Les tâches pigmentaires font l’objet de nombreuses consultations esthétiques et dermatologiques, mais que se passe-t-il vraiment au cœur de notre peau pour que ces taches apparaissent ?
Pourquoi notre peau présente-t-elle parfois des taches pigmentaires ?
Les taches pigmentaires sont le résultat d’une surproduction d’un pigment produit par des cellules semblables à de petites pieuvres ; les mélanocytes. Prédéterminées génétiquement à devoir produire plus ou moins de pigment en fonction de notre phototype de peau, ces cellules ont des âmes très sensibles ; le moindre stimulus peut les affecter, elles s’emballent et fabriquent du pigment en grande quantité.
Elles répondent à différents stimuli : nos hormones, les UV, les médicaments, les brûlures par chaleur ou par chimie, les pressions et pincements mécaniques intenses et répétés, les inflammations sous-cutanées… Quand cette cellule est stimulée, mécaniquement ou chimiquement, une tache pigmentaire se forme et la façon dont elle sera traitée dépendra de son origine.
Focus sur les différentes tâches pigmentaires :
Les tâches liées à la vieillesse : Les expositions solaires subies par notre corps toute notre vie endommagent nos mélanocytes ; sur les zones très exposées au soleil, les mélanocytes endommagés se mettent à produire excessivement du pigment. De plus, avec l’âge, la peau a du mal à se régénérer, les cellules mortes mettent du temps à se détacher et les nouvelles cellules mettent du temps à arriver, ainsi les taches pigmentaires s’intensifient au fil du temps.
Les tâches post-inflammatoires : Les brûlures, par liquide chaud ou chimique, si elles atteignent les couches profondes de notre épiderme, enflamment nos mélanocytes qui se mettent alors à produire plus de pigment. Apparaît alors une tache pigmentaire. Elle peut s’atténuer au fil du temps, avec la régénération cellulaire, mais en général, les mélanocytes touchés resteront assez sensibles et le moindre rayon UV peut les enflammer rapidement. Alors la tache réapparaît. Le même phénomène existe avec les inflammations sous-cutanées ; lorsque l’on a de l’acné, notre peau est enflammée, cette inflammation stimule les mélanocytes présents dans la zone touchée, en fonction de notre capacité à produire du pigment, les taches de pigmentation sont alors plus ou moins importantes.
Les tâches médicamenteuses : Certains médicaments influencent la production de pigment ; soit ils la stimulent soit ils l’inhibent. Prenez toujours garde à bien lire les effets secondaires de vos traitements médicamenteux avant de vous exposer au soleil.
Les tâches congénitales : Les taches congénitales sont des taches présentes dès la naissance et ne sont pas formées sous l’influence des UV. Elles peuvent être génétiques ou liées à une désorganisation cellulaire lors du développement du foetus. Les taches congénitales ne sont traitées que par les dermatologues.
Les tâches post cicatriciel : Ces fameuses taches blanches qui n’ont plus de pigment. Contrairement à la brûlure chimique, ici le mélanocyte n’a pas été stimulé ; il a été altéré. En se coupant, nous entaillons parfois nos mélanocytes de manière à ce qu’ils ne soient plus en mesure de produire du pigment.
Comment traiter les taches pigmentaires ?
Les traitements chimiques : Les taches pigmentaires peuvent être traitées de plusieurs manières en fonction de leur origine. Certains soins sont basés sur le pouvoir exfoliant de certaines molécules chimiques ; en retirant les couches cellulaires superficielles de la peau, on retire le pigment présent au cœur de ces cellules. Certaines molécules ont même la capacité d’agir au cœur du mélanocyte, en stoppant leur activité de production de pigment.
Les traitements par rayonnement : Les lasers et les IPL agissent au cœur du mélanocyte grâce à un faisceau lumineux. Lorsque le mélanocyte perçoit ce faisceau lumineux, il le transforme en chaleur. La chaleur endommage ou détruit les mélanocytes responsables de la surproduction de pigment. Au fur et à mesure que la peau guérit face à cette petite agression, la tache disparaît, car il n’y a plus de surproduction de mélanine dans cette zone. Le type de rayonnement est sélectionné en fonction du type de tache pigmentaire.
Les traitements par le froid : La cryothérapie ; l’objectif ici est de congeler les mélanocytes afin de les altérer pour qu’ils ne produisent plus de pigment. Cependant, ce traitement est moins précis qu’un traitement par rayonnement, car il ne peut pas être personnalisé en fonction du type de tache.
Une fois mon traitement choisi et mes séances effectués, est-ce que ma tâche est définitivement partie ?
Malheureusement pas toujours, en fonction de l’origine de notre tache pigmentaire il est fort probable qu’elle réapparaisse. Nos mélanocytes sont des cellules sensibles. Cette sensibilité est exacerbée sur une zone qui a déjà présenté une tache pigmentaire. Ainsi, même si votre tâche a été éliminée, vous devrez à l’avenir toujours protéger votre peau des UV. Au risque de la voir réapparaître.
Investissez dans une crème solaire efficace et évitez les heures où les UV sont les plus intenses. Entre 12h et 15h, les UV sont forts, ils pénètrent de façon très intense dans notre peau, enflamment nos tissus et provoquent des brûlures aux effets parfois irrémédiables. Les taches apparaissent beaucoup plus rapidement. Si vous êtes enceinte, que vous présentez un déséquilibre hormonal, ou que vous prenez un traitement médicamenteux, redoubler de vigilance !
Préparez votre peau au soleil, évitez le plus possible de choquer vos cellules en les exposant sans qu’elles aient été préparées. Un mélanocyte averti est un allié face au soleil ; être prévenante avec eux vous garantit un bronzage beaucoup plus joli beaucoup plus longtemps !